La France ouvre une enquête sur les marques suspectées d’avoir recours au travail forcé des Ouïghours
Une enquête pour recel de crimes contre l’humanité a été ouverte, fin juin en France, à l’encontre de quatre grandes marques de textile. Elles sont accusées de profiter du travail forcé des Ouïghours.
L’ouverture d’une enquête à l’encontre du parquet national antiterroriste a été rapportée en premier lieu par Médiapart, jeudi 1er juin et confirmée depuis. Elle vise les enseignes Uniqlo, le groupe espagnol Inditex, propriétaire de Zara et Bershka, le français SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot, De Fursac) et la marque américaine Skechers.
L'ouverture de l'enquête se fonde sur une plainte déposée en avril 2021 par trois ONG : l'association anticorruption Sherpa, le collectif Ethique sur l'étiquette, l'Institut ouïghour d'Europe. Les plaignants estiment que ces sociétés ne fournissent pas assez d’efforts pour veiller aux conditions de travail de leurs sous-traitants et leur implication dans la persécution des Ouïghours. L’enquête française vise alors à tirer au clair des relations peu transparentes entre ces marques et l’exploitation de cette minorité turcophone.
Uniqlo qui s’était pourtant engagé l’an passé à boycotter le coton du Xinjiang, est accusé de s'être fourni en textile dans la région d’Anhui où des milliers de travailleurs ouïghours ont été transférés. Le groupe français SMCP a lui pour actionnaire majoritaire Topsoho, une société chinoise qui, selon l'ASPI, a implanté ses usines depuis 2010 dans le Xinjiang. Le groupe Inditex, enfin, a fait paraitre un communiqué dans lequel il "conteste fermement les qualifications pénales qui semblent visées par cette plainte".
On ne peut qu’espérer que cette enquête fasse un peu le clair …
Lucille pour la Green Team
Photo de couverture : © Kuzzat Altay sur Unsplash