La location de vêtements serait plus polluante que l’achat !
Selon une étude menée par l’Université finlandaise LUT, la location de vêtements serait pire pour l'environnement que l'achat de vêtements neufs.
Alors que les consommateurs fuient de plus en plus la fast-fashion, nombre de marques et plateformes se mettent à la location de vêtements. Ces entreprises jouissent ainsi de modèles économiques à l’image éco-responsable : elles offriraient la possibilité de profiter de nouvelles tenues, sans contribuer à la vaste empreinte carbone de l'industrie de la mode. Mais jusqu'à présent, il y avait très peu de données permettant de savoir si ces approches étaient réellement meilleures pour la planète.
Une équipe de chercheurs de l'Université LUT de Finlande a tenté de mettre les choses au clair dans une étude récente, publiée dans la revue Environmental Research Letters.
Ils ont calculé les émissions de GES liées à cinq modes différents de consommation des vêtements : le port d’un vêtement de façon courte et prolongée puis son élimination, la revente, le recyclage et la location. Résultat ? La location de vêtements a l'impact climatique le plus élevé de tous ! Les livraisons à répétitions, le service de pressing entre chaque utilisation, et les systèmes d’abonnement n’y sont pas pour rien. La perception éco-responsable de cette méthode de consommation a également créé un effet rebond. C’est à dire nous faire déculpabiliser de l’usage de ce moyen de consommation. Par ailleurs, changer de garde-robe continuellement à tendance à renforcer les motivations consuméristes.
Selon la fondation Ellen MacArthur, le nombre moyen de fois où les vêtements sont portés a diminué de 36 % alors que leur production mondiale a doublé.
À contrario, il a été constaté que le scénario dans lequel le vêtement est porté un maximum de temps avant d’être jeté a le plus faible impact écologique. Il est suivi par le scénario d’une consommation rapide de nos vêtements, puis quand le vêtement est simplement revendu. Cependant, l’exactitude de cette donnée varie selon la distance que parcourt ce vêtement jusqu’au nouveau propriétaire et le nombre de reventes par la suite…
Concernant le recyclage, il n’est pas vraiment meilleur élève. Créer des produits recyclés permet d'éviter la production de matières premières et d'éviter l'incinération des vêtements. Mais ce scénario entraîne un fort taux d’émissions car l'étape industrielle qui permet de recycler les vêtements demande beaucoup d’énergie. Par exemple, le recyclage du coton a un impact climatique plus important que sa récolte.
La grande conclusion de cette étude pour une location de vêtement plus durable, concerne l’usage des vêtements et leur transport. Elle souligne qu’avec un transport à faible émission de carbone, et une qualité des textiles et de confection suffisante la location pourrait avoir un impact plus faible.
Lucille pour la Freen team.
Photo de couverture : © Chris Reyem sur Unsplash